POISSON-LION (Bahamas)
Connu aussi sous le nom de rascasse volante, le poisson-lion (ou Pterois Volitans) mesure de 30 à 40 cm de long et se nourrit principalement de poissons et de crustacés. La vidéo ci-dessus, tournée aux Bahamas en Juin 2009, permet de découvrir la beauté de ce poisson qui aime se positionner à la verticale, tête en haut ou tête en bas. S'il est très beau, il est aussi très dangereux car, avec ses épines dorsales, il peut infliger des piqûres venimeuses pouvant être mortelles pour les humains.
POISSON-LION (Foride-Ouest)
Depuis le début des années 2000, je plonge fréquemment dans le golfe du Mexique sur les épaves proches d'Anna Maria Island au large de Tampa (côte ouest de la Floride) et je n'y ai jamais vu de poisson-lion avant 2015. Preuve s'il en fallait une de l'envahissement des eaux de la Floride par cette espèce, la vidéo ci-dessus a été tournée en Août 2017 sur l'épave d'un vieux remorqueur.

POISSON-LION


      Bien qu'il soit originaire de l'Indo-Pacifique, le poisson-lion a fait son chemin dans les années 90 vers la côte est des États-Unis et vers les Caraïbes et cela suscite de vives inquiétudes car il ne semble pas avoir de prédateur.

"Tout a commencé en 2002 lorsque des plongeurs locaux au large de la Caroline du Nord ont repéré un groupe de poissons-lions ... Les plongeurs ont été perplexes devant une découverte aussi inhabituelle et ont recueilli un spécimen qui est devenu la première preuve solide de la propagation du poisson-lion dans l’Atlantique ... Selon la NOAA, ces créatures omniprésentes sont bien implantées aux Bermudes, aux Bahamas, à Cuba, en République dominicaine, en Jamaïque, à Porto Rico, aux Îles Turks et Caïcos et aux îles Caïmans. Ils sont aussi au Belize, à Haïti, aux Îles Vierges américaines et au Mexique, Aruba, Curaçao et Bonaire ... On pense que leur introduction initiale a eu lieu lors de l'ouragan Andrew en 1992 lorsqu'au moins six poissons-lions se sont échappés d'un aquarium brisé, situé au bord de la plage près de Biscayne Bay. Les tests génétiques corroborent cette théorie et il est également probable que la libération continue de rascasses volantes abandonnées par des amateurs d’aquarium ait entraîné de nouvelles introductions et une expansion de son aire de répartition. Avec un taux de reproduction extrêmement élevé de 2 millions d'œufs par an chez une femelle, le lionfish s'est rapidement répandu dans les estuaires de la Floride du Sud, le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Bien que les eaux plus froides limitent leur nombre au nord, le réchauffement des océans pourrait élargir de manière permanente l'aire de répartition de ce poisson sur une grande partie de la côte est des États-Unis."
Extrait du blog du site Web 'Dip n'Dive'

    Etablie par le Gulf and Caribbean Fisheries Institute (GFCI), l'avancée de l’invasion du poisson-lion de 1985 à 2014 est disponible sur cette page (link). Cela donne une bonne idée de la rapidité de cette invasion.
    Avec Pterois volitans envahissant le golfe du Mexique et l'Atlantique Ouest, il y a au même moment l'invasion de la mer Méditerranée par une autre espèce de poisson-lion connue sous le nom de Pterois miles selon les données de DORIS (link) organisation française dédiée à l'observation d'espèces marines: à l'œil nu, il est pratiquement impossible de distinguer Pterois volitans de Pterois miles. La seconde provient de la mer Rouge et de l’océan Indien occidental, tandis que la première provient de l’océan Indien oriental et en particulier de l’océan Pacifique. Ces deux espèces ont longtemps été considérées comme une simple variation géographique, mais aujourd'hui, les études génétiques ont montré des différences et sont reconnues comme deux espèces distinctes. Des Pterois miles ont été observés en 2016 dans les aires marines protégées au large de Chypre et de la Turquie, mais auparavant en 1991 au large d'Israël et en 2012 au large du Liban. "L'invasion est en cours" dans l'est de la Méditerranée, a confirmé en 2018 Jason Hall-Spencer, professeur à la British University of Plymouth. Cela s'explique par le réchauffement des températures et par le fait que le canal de Suez, en expansion depuis 2015, reliant la mer Méditerranée à la mer Rouge plus chaude, a facilité l'arrivée de poissons d'autres eaux de la Méditerranée. Plus fraîche, la Méditerranée occidentale est actuellement épargnée, déclare Demetris Kletou, coordinateur scientifique de Relionmed, un projet pilote sur le poisson-lion qui vise à faire de Chypre "la première ligne de défense" contre le colonisateur.

    Sans prédateur connu, le poisson-lion est un mangeur vorace qui n’est pas particulièrement sélectif pour ce qui est de consommer du poisson et il se reproduit à un taux incroyablement élevé, constituant ainsi une menace majeure pour les espèces locales dans les zones où il est en expansion.
    Le lien suivant (en anglais uniquement) fait un point complet sur le statut en 2017/2018 de cette menace écologique et les moyens existants pour la contrecarrer.
    Encore plus récent, le document suivant de Sébastien DESURMONT, en francais cette fois) et intitulé "Le nouveau maître des mers" est disponible dans le n° 508 (Juin 2021) du magazine GEO complète bien le lien précédent: